La fin de Magelan (et la suite)
Aussi : de nombreuses conférences, des coopératives pour demain et un peu de décarbonation industrielle
Bienvenue dans le dix-septième numéro de 55 degrés à l’ombre, la newsletter qui décrypte l’actualité des entreprises face aux enjeux climatiques. Ce numéro a pris quelques jours de retard car nous avions une grande nouvelle à vous annoncer.
Au menu :
La fin de Magelan… pour le meilleur
Notre présence à Produrable les 9 et 10 octobre
Des conférences avec Bpifrance
La (lente) décarbonation des 50 sites industriels les plus émissifs
Des signaux encourageants chez Leroy-Merlin ou Duralex
Quelques pépites à lire, tester ou écouter
Et des offres de stage pour janvier
Bonne lecture !
Nos travaux
Nous changeons de nom !
Magelan devient Carbon Cutter ! Quatre ans après le début de l’aventure Magelan, notre compréhension de la transition écologique et la manière dont nous souhaitons y contribuer ont largement évolué, et nous souhaitions aligner notre identité avec ce constat. Notre nouvelle devise : « Des stratégies taillées pour la transition écologique ». C'est une grande étape pour nous et nous sommes heureux de démarrer un nouveau chapitre avec cette marque. Si vous souhaitez en savoir plus, vous pouvez lire notre manifeste sur notre nouveau site. Faites nous part de vos impressions !
Nous vous attendons au salon Produrable les 9 et 10 octobre
Nous participons cette année au salon Produrable, l’un des rendez-vous annuels des acteurs de la transition. Nous y partagerons un stand avec nos confrères de HAATCH, consultants en RSE.
Parmi toutes les conférences et ateliers proposés, nous vous expliquerons le mercredi 9 octobre comment transformer une institution financière en “banque du climat”, aux côtés d’Isabelle Albertalli, directrice climat de Bpifrance.
Nous animerons deux autres conférences avec Bpifrance, les 3 et 9 octobre
La rentrée est chargée en événements : nous participerons également à 2 tables rondes avec Bpifrance début octobre.
Le 3 octobre, Thomas discutera de la manière d’accélérer la transition climatique de la France d'ici 2030 avec Yamina Saheb, membre du GIEC, et Anne-Sophie Marin, directrice Plan Climat Capital Développement chez Bpifrance. La discussion sera animée par Célia Poncelin, fondatrice du média Twomorrow (et ancienne responsable communication de Carbon Cutter).
Le 9 octobre, Anne-Clémence interviendra au salon BIG sur le sujet “DNSH” ou do no significant harm. Ce principe, croissant dans les politiques européennes, impose à une entreprise qui souhaite bénéficier de financements de ne causer aucun dommage significatif à un objet environnemental . L'objectif de la table ronde sera d’expliquer comment appliquer concrètement le DNSH aux entreprises qui souhaitent accéder à des capitaux.
Nous rejoignons le comité scientifique de Team for the Planet
L’équipe de Team for the Planet, qui investit dans des projets innovants permettant de réduire les émissions de gaz à effet de serre, nous a proposé de rejoindre son comité scientifique. Anne-Clémence représentera Carbon Cutter pour apporter une expertise sur l'estimation d'impact et un regard plus général sur la pertinence et le potentiel des innovations soutenues par TFTP. Nous vous en dirons plus après les premières réunions du comité !
Actualités
50 nuances de décarbonation
En résumé : Le Réseau Action Climat (RAC) a publié en juillet un rapport sur l’avancement de la décarbonation des 50 plus grands sites industriels français
Pourquoi c’est intéressant : Les 50 plus gros sites industriels français représentent à eux seuls plus de 7% des émissions du pays, 60% des émissions de l’industrie. La décarbonation de ces sites fait donc l’objet d’un plan spécifique, lancé par le gouvernement à l’automne 2022, pour réduire leurs émissions de 45% d’ici 2030. Les feuilles de route des différents sites n’étant pas publiques, il n’est pas évident de savoir à quel point le mouvement s’est lancé depuis la signature des “contrats de transition écologique” cet hiver. Un certain nombre d’actions de réduction qui nécessitent de la R&D ou de forts investissements ne seront visibles que dans quelques années - pour peu que les industriels concernés se lancent dans ces investissements, qui ne sont pas toujours considérés comme rentables. Le soutien des pouvoirs publics via de l’accompagnement (comme le propose le dispositif PACTE Industrie) ou via du financement est donc nécessaire pour prendre réellement le virage de la transition - mais ce soutien doit se faire sous conditions de résultat de décarbonation de la part des entreprises, comme le rappelle le RAC.
Ces changements technologiques ne doivent pas faire oublier deux leviers puissants et nécessaires : l’économie circulaire (réemploi de matières, recyclage) et la sobriété, condition sine qua non pour atteindre les objectifs de réduction, et qui peut constituer un levier de souveraineté stratégique souvent impensé, comme l’explique Ariane Cronel dans un épisode du podcast Enquête d’avenir.
SCOP qui peut
En résumé : En redressement judiciaire au printemps (cf. notre newsletter de mai), Duralex échappe à la faillite en devant une Société COopérative de Production (SCOP).
Pourquoi c’est intéressant : Cette success story (en tout cas, nous leur souhaitons) incarne plusieurs enjeux de l’économie de demain :
1/ Relocaliser la production de biens de consommation en France (ou limiter sa délocalisation). Produire localement, c’est réduire à la fois sa dépendance aux fluctuations internationales sur l’approvisionnement (comme en ce moment avec les canaux de Suez ou de Panama), ses émissions liées au transport, mais aussi et surtout ses émissions liées à la consommation d'énergie. Le mix énergétique français est d’ailleurs considéré comme un avantage concurrentiel à l’échelle européenne.
2/ Réinvestir l’échelon territorial. Pour Duralex, les deux tiers des employé.es ont contribué de leur poche pour amorcer le financement de reprise, la métropole d’Orléans a soutenu le projet en rachetant le site de production, et les banques ont suivi en accordant les financements nécessaires. Ce type d’association entre société civile, collectivités et structures privées est tout l’objet des COP régionales lancées par le Secrétariat général à la Planification Écologique (SGPE), qui mettent autour d’une table ces mêmes acteurs pour planifier collectivement la feuille de route écologique de leur territoire.
3/ Donner à voir des modèles économiques encore peu habituels dans le secteur concurrentiel. Les coopératives sont une forme d’entreprise dans laquelle les salarié.es sont les associé.es majoritaires. Ce modèle propose des règles de partage de la valeur atypiques, qui résonnent avec les enjeux de justice sociale évoqués dans le dernier rapport du GIEC. Si le modèle vous intéresse, allez voir le collectif des Licoornes.
Si vous souhaitez donner un coup de pouce au lancement de la SCOP, vous pouvez soutenir l’opération lancée en partenariat avec Le Slip Français sous le beau slogan “Allons enfants de la cantine !”
Warm is the new cool
En résumé : Leroy-Merlin arrête la vente de climatiseurs à air froid en 2024.
Pourquoi c’est intéressant : On agite un petit drapeau vert quand l’un des principaux acteurs de l’aménagement pour particuliers retire un produit de son catalogue pour des raisons écologiques. Cette prise de position assoit l’idée que le critère environnemental est de plus en plus valable dans le choix d’un catalogue. Le mode de communication choisi participe également à sensibiliser le public et permet de rappeler l’impact potentiel des climatiseurs à air froid en raison de leurs fluides réfrigérants, au pouvoir très réchauffant - en tant que grand acteur sur un marché, user de son pouvoir d’influence est d’ailleurs un très bon moyen pour accélérer la transition.
Le groupe Leroy-Merlin étudie d’ailleurs d’autres propositions alternatives, comme dans le cas du magasin de Saint-Etienne qui a lancé l’an dernier un partenariat avec une formation en design pour réemployer les chutes du magasin.
Choses vues sur internet
À lire
Les “points de bascule” comptent parmi les éléments les plus inquiétants de la science climatique. Ils se déclenchent lorsque l’on passe un certain seuil de réchauffement et ensuite, patatras. Par exemple, au-delà d’une certaine superficie dégradée, les arbres de la forêt amazonienne ne génèrent plus assez d’eau, la forêt s’assèche et le biotope se transforme en savane. Le New York Times a produit un formidable dossier sur le sujet. Basculera ? Basculera pas ?
A regarder
Le compte Biosphère Experience montre comment mettre en place un mode de vie low-tech dans un appartement parisien. Impressionnant et inspirant ! Se doucher avec 5L d’eau
Copenhague a lancé cet été le programme Copenpay pour échanger des actions “éco-friendly” comme du ramassage de déchets contre des attractions locales gratuites. Faire le plein d'idées positives
À écouter
(Re)découvrez la sympathique voix de Nabil Wakim, journaliste du Monde, dans les épisodes d’été de Chaleur Humaine qui résument les meilleurs entretiens des 2 ans du podcast. Avoir chaud aux oreilles
À l’heure où la saison de chasse va reprendre, nous vous invitons à écouter cet entretien passionnant — mais dépassionné — sur le sujet, afin de fourbir vos arguments “pour” ou “anti”. Qui va à la chasse perd sa place
À tester
Le projet Trajectoires Écologiques cherche à comprendre les déclencheurs (lectures, films, prises de conscience) qui font basculer les individus en faveur de la transition écologique. Faire son introspection environnementale.
Offres d’emploi
Carbon Cutter - Nous recrutons un.e stagiaire de fin d’études pour le mois de janvier ! Si vous connaissez une personne en fin d’études passionnée par les enjeux environnementaux, ayant déjà une première expérience en gestion de projet ou en conseil, envoyez-lui notre offre de stage.
Haatch - Nos ami.es de Haatch recrutent également en stage un.e consultant.e junior RSE déterminé à être ”à la fois poète et paysan”, c’est-à-dire savoir mobiliser ses neurones et se retrousser les manches au quotidien pour faire avancer l’agence. Faites passer leur offre !
Citation
”On mesure l’intelligence d’un individu à la quantité d’incertitude qu’il est capable de supporter.”
— attribué à Emmanuel Kant (1724-1804)
Merci pour votre lecture. Prochain rendez-vous le 4 octobre.