La bataille pour la biomasse
Aussi : la méthodologie ACT, le Secrétariat Général à la Planification Écologique dévoile ses cartes, des émiettés de sardines qui se mettent au vert
Nos travaux
In Act We Trust
Le début d’année 2024 chez Magelan est très enthousiasmant : nous accompagnons plusieurs entreprises ambitieuses via notre nouveau programme de stratégie climat. L’objectif ? Les aider à intégrer réellement le climat dans leur développement, après un premier bilan carbone. Pour cela, nous utilisons la méthodologie ACT, développée par l’ADEME et le CDP. Ce cadre théorique nous semble très utile et nous le recommandons sans réserve. En toute logique, nous avons donc repensé en profondeur notre programme de stratégie climat, pour y intégrer ACT.
Notre webinaire sur les trajectoires de décarbonation
Il y a deux semaines, le 26 mars, nous avons animé un webinaire en direct sur LinkedIn pour parler des trajectoires de décarbonation en compagnie de Traace, la plateforme des données carbone et RSE. Nous y abordions entre autres le lien entre trajectoires de décarbonation et déclarations environnementales — CSRD en tête. Voir le replay de l’évènement.
Actualités - Entreprises & transitions
Ils sont frais mes légumes
En résumé : la célèbre conserverie La Belle-Îloise réduit la part de poisson dans ses recettes au profit des légumes et des algues. Lire l’article des Echos.
Pourquoi c’est intéressant : cette décision pourrait paraître contre-intuitive : la conserverie est reconnue pour ses émiettés de sardines ou maquereaux aux épices.
Ce choix est en réalité un excellent exemple d’adaptation aux effets du changement climatique. L’augmentation des tempêtes et le réchauffement des eaux, sans parler de la diminution des ressources en raison de la surpêche, vont contraindre de plus en plus les approvisionnements de La Belle-Îloise.
De la biomasse, oui, mais pas pour tout le monde
En résumé : l’ADEME publie ses recommandations sur la hiérarchisation des usages de la biomasse.
Pourquoi c’est intéressant : en version très simplifiée, la biomasse désigne les déchets végétaux ou animaux (résidus agricoles, alimentaires, copeaux de bois, feuilles…) qui peuvent être utilisés pour produire de l’énergie. Sa principale vertu réside dans son renouvellement permanent et dans ses quantités a priori abondantes.
Or, l’ADEME nous apprend que cette abondance n’est pas garantie. En effet, les usages liés à transition énergétique (ex : chauffage bois) et les conséquences du changement climatique (ex : baisse de la croissance des végétaux) vont entraîner une raréfaction d’un certain nombre de ressources. On a souvent pensé que le sujet se limitait aux métaux et aux terres rares, mais moins souvent à d’autres ressources plus courantes, comme les déchets végétaux par exemple.
Si l’on met bout à bout les projections de tous les secteurs et notre capacité à produire de la biomasse dans les années à venir, il apparaît clairement qu’il n’y en aura pas pour tout le monde : c’est ce que l’on appelle un « conflit d’usage ».
Qui veut gagner des millions (de tonnes de CO2)
En résumé : le tableau de bord et les indicateurs de pilotage du Secrétariat Général à la Planification Écologique sont désormais publics.
Pourquoi c’est intéressant : le tableau de bord fournit une vision remarquablement détaillée des sujets suivis par l’Etat. Certains graphiques présentent des évolutions déjà entamées : ainsi, vous découvrirez que le secteur industriel suit une réduction tendancielle de ses émissions depuis 2018, avec -20% en 5 ans. D’autres permettent de se rendre compte du chemin à parcourir : par exemple, la capacité d’absorption des puits de carbone doit être multipliée par cinq entre 2025 et 2030, ce qui semble très ambitieux compte tenu de la situation actuelle des forêts françaises.
Le choix des indicateurs nous éclaire également sur les chantiers que l’Etat considère comme prioritaires pour la décarbonation de la société. Certains vous surprendront, comme la surface de cultures en légumineuses, qui doit doubler en dix ans. Surprenant mais logique quand on sait qu’elles constituent des alternatives aux protéines animales et qu’elles sont bénéfiques pour la santé des sols.
Choses vues sur internet
À lire
Le fonds Fideas Capital a lancé la première Société d’Investissement à Capital Variable (SICAV) à mission : “Fideas ACT for Climate” a pour vocation d’accompagner des ETI françaises dans leur transition énergétique sur 5 ans, via la méthodologie ACT Pas-à-Pas dont nous vous parlions plus haut et le soutien de l’ADEME.
Le Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et d’Environnement de Paris propose sur son site des épisodes de design fiction inspirés par la mission d’évaluation Paris en 2050. Rien de plus concret pour nourrir sa transition que de se projeter dans une ville où le “droit à la fraîcheur” est devenu fondamental.
À écouter
Comment les professionnels de l’automobile se préparent-ils à l’arrivée de l’électrique ? C’est l’un des sujets couverts par la dernière promotion de l’ESJ de Lille pour son projet “Repenser le travail de demain”. À travers 5 thématiques (produire, aider, adapter, automatiser, revaloriser), des articles, vidéos et podcasts éclairent les enjeux concrets du travail dans notre société qui se transforme.
Le podcast Baleine sous gravillon de Marc Mortelmans explore les merveilles et enjeux de la biodiversité via de courts épisodes. Après la forêt française ou l’intelligence des abeilles, une nouvelle série d’épisodes se penche sur les champignons. baleinesousgravillon.com
Dans un TEDx passionnant, le chercheur suisse Claude Garcia décompose les causes de l’inaction (climatique mais pas uniquement) : méconnaissance des faits, doute, dépriorisation ou sentiment d’incapacité à agir sont autant de blocages qui nous empêchent de devenir architectes du changement. youtube.com (en anglais)
Données
Vous aimez les données précises et à jour ? Le service européen Copernicus, chargé de la surveillance du climat, présente les évolutions de température quotidiennes en temps réel sur Climate pulse. Vous y apprendrez par exemple qu’il a fait en moyenne 14,76°C à la surface de la Terre et 21,05°C à la surface de la mer le 2 avril.
Le même exercice en version prospective - sur le site Demain, quel climat sur le pas de ma porte ?, proposé par l’Agence France Presse, vous pouvez entrer votre code postal. Les données présentées vous permettront de voir si, à horizon 2050, votre commune risque de se réchauffer plus rapidement que d’autres, ou encore le nombre de jours anormalement chauds, de nuits caniculaires ou d’épisodes de gel que vous pourriez connaître. Il fait relativement bon vivre à Nantes.
Nos clients
L’Efrei prend position sur le rôle du numérique dans la transition
Etienne Pernot, directeur de la recherche à l’Efrei (école d’ingénieurs du numérique) a publié cette semaine une tribune adressée à la Conférence des Grandes Ecoles. Il y met notamment en regard le caractère incontournable du numérique dans nos fonctionnements actuels face à ses contraintes écologiques (utilisation de métaux rares, d’énergie, consommation d’eau), et la nécessité de la sensibilisation des étudiants à ces enjeux.
Nous sommes ravis de voir que l’Efrei poursuit son ambitieux programme de transition, après la formation de ses 90 professeurs permanents aux enjeux climatiques, biodiversité et de l’anthropocène l’an dernier.
Deschaumes propose un parquet réutilisable pour révolutionner le marché
Deschaumes, que nous accompagnons sur sa stratégie climat, commercialise depuis quelques mois le parquet Naofloor, démontable et réutilisable “à l’infini”. Cette invention brevetée redonne ses quartiers de noblesse sur le long terme au bois de chêne. Naofloor illustre la logique d’une économie circulaire et plus modulaire, qui devrait se développer dans les années à venir.
Ring partage son expérience de la finance à impact
Le fonds Ring inaugurera le 10 avril prochain le premier Talk & Coffee des Financeurs lancé par le Mouvement Impact France. Ces petits-déjeuners serviront à partager les bonnes pratiques et idées entre entreprises de la finance à impact. Ring pourra probablement y parler de notre accompagnement dans la mise à jour de son bilan carbone et dans un programme collectif d’engagement des participations.
Bpifrance remet 35 milliards d’euros sur la table pour la transition des entreprises
La banque publique d’investissement, avec qui Magelan travaille sur de nombreux projets depuis 3 ans, est le fer de lance de l’Etat pour la transition des entreprises sur le territoire. Après un premier déploiement de 20 milliards d’euros en 3 ans pour accompagner les PME et ETI françaises, Bpifrance dispose d’une nouvelle enveloppe encore plus conséquente pour les 5 prochaines années. Les 3 axes prioritaires présentés par Nicolas Dufourcq, directeur général de Bpifrance, seront le développement des énergies renouvelables et des bâtiments “verts”, le financement de l’innovation et l’accompagnement à la décarbonation des entreprises.
Citation
”Il y a une vraie satisfaction à militer, à mener des combats parce qu’on les estime justes et pas seulement parce qu’on peut les gagner.”
— Hervé Kempf et Lorène Lavocat, L’écologie du XXIe siècle, 2020.
Merci pour votre lecture. Prochain rendez-vous le 3 mai.